Thursday, October 28, 2010

Octobre sur la Kenebec River




Rentré du Maine depuis trois jours. Les Apalaches me restent, me tiennent, m’agrippent. Paysages gris tachetés de noir et de couleurs. Si tendres ces paysages où je m’arrête ici et là pour mettre dans le carnet mémoire de la rivière Kenebec qui coule tout le long de la route entre The Forks et Skohegan.
À ce temps de l’année le regard se faufile, presque indiscret entre les arbres qui n’ont plus que leurs dernières feuilles.
Dans les villages dorment des maisons de planches blanches et vieilles. Sur les perrons, ou les pelouses négligées de grosses citrouilles préparent la fête de l’halloween où les vivants se racontent des histoires de fantômes qui font peur aux enfants.
Les couleurs d’octobre ne sont pas si violentes que les voudraient nos souvenirs. Elles sont feutrées et fort difficiles à peindre.
Après une longue journée devant une grande toile, je me retrouve le long de la rivière Kenebec. Paysage inventé mais fort évocateur de la Maine promenade du weekend dernier.
Une brouette rouge remplie de citrouilles parle d’abondance, de l’été heureux et doux que nous avons connu cette année. Il a fait beau tout juillet et tout au long du mois d’août. Les citrouilles ont grossi grossi. Elles racontent la générosité de la nature à qui on offre une toute petite graine et qui nous rend ces fruits énormes et gais même par le plus triste gris d’octobre.
Il ya aussi la maison où on a envie d’entrer. Ce n’est pas tout-à-fait une maison. Un atelier peut-être où un homme fabrique un meuble en bois qu’il offrira à sa fille pour Noël ou pour le jour de l’An...
Derrière une roche immense , une chaloupe en bois. Celle de mon père? La mienne qui ne vogue plus guère?
C’est un tableau qui ne parle pas tant d’octobre que du plaisir d’être avec toi, là-bas, loin de l’ici quotidien qui nous accapare et nous empêche d’être l’un à l’autre comme au bord de la rivière Kenebec.